Jeannot Le Coz
Danseur du Pays Fisel
Dès qu’il enfile son costume, la fierté se lit sur son visage. Le corps droit, il s’en va battre la mesure en faisant claquer ses talons derrière ses cuisses, aussi haut qu’il le peut. Le geste est précis et léger à la fois, à la hauteur de la danse Fisel dont il est le plus fervent représentant.
Jeannot Le Coz danse depuis toujours. « J’ai commencé en regardant les autres. Mes parents, mes grands-parents… tout le monde dansait autour de moi. Alors, j’entrais dans la ronde et j’apprenais. C’est le meilleur apprentissage, celui issu directement des traditions du terroir. »
La danse Fisel est l’une des plus spectaculaires de Bretagne. Elle est de la famille des gavottes de Haute Cornouaille, en version dynamique… Jamais les deux pieds ne touchent le sol au même moment. Tout en force et en souplesse, parfois même, les deux pieds sont en l’air en même temps ! Issue du terroir autour de Rostrenen, elle était traditionnellement dansée en famille ou en petit comité, avant de prendre son essor avec les festoù-noz et la création d’un concours de danse en 1971, insufflé par Jeannot et quelques amis du cercle celtique de Rostrenen. De ce concours, naîtra le festival FISEL rassemblant aujourd’hui plusieurs milliers de personnes, autour des cultures du pays Fisel et d’ailleurs, entre tradition et modernité.
Jeannot s’est révélé l’un des meilleurs danseurs de Fisel de sa génération, sinon le meilleur, remportant 10 années de suite le fameux concours et intégrant la confédération Kendalc’h*, comme référent. « J’ai toujours eu besoin de danser. La danse m’a apporté une joie immense, dans tous les moments de ma vie. Aujourd’hui, je danse encore et toujours, mais surtout je la transmets. »
Pour mettre en valeur cette danse, il est prêt à traverser les pays et se faire ambassadeur de la culture bretonne. Edinbourg, Tokyo ou la Californie… Il aura détaillé les pas de la suite de danse Fisel aux danseurs du monde entier. Chaque année, depuis 28 ans, il se rend à la mission bretonne à Paris pour distiller ses conseils et transmettre les bons pas. « La danse Fisel est très physique, tout en style et en rythme. Elle est particulière et attire donc bon nombre de danseurs. »
Et si elle se distille hors de la région, elle reste également dans la lignée des danses préférées de Bretagne, appréciée des amateurs comme des cercles celtiques. Jeannot a d’ailleurs à cœur de la transmettre au mieux au sein du cercle celtique depuis 53 ans.
Aujourd’hui, c’est avec Théo, son petit-fils qu’il arpente les cours de danse dans différents groupes et cercles de Bretagne . « On est une famille de danseurs. Mes enfants et petits-enfants, tout le monde danse et participe au concours de danse. Je suis en quelque sorte un passeur de culture. » La transmission toujours…